Vers une nouvelle Réforme

               Depuis quelques temps,  un mot est devenu très à la mode dans le monde évangélique, celui de « Réforme ». Dans le dictionnaire la réforme est définie comme « le rétablissement d’une chose dans l’ancienne forme, ou dans une meilleure forme ». Cependant, ce terme peut recouvrir des réalités très diverses en fonction des personnes qui l’utilisent. Si une Réforme est sans aucun doute nécessaire, tout ce qui porte le nom de « Réforme », n’est pas forcément celle que Dieu attend. Dans cet article, je présenterai donc ce que je pense être la Réforme nécessaire, ce qui me permettra d’expliciter les grandes orientations de ce blog. Mais avant de définir ce qu’est la Réforme, j’aimerais d’abord préciser ce qu’elle n’est pas.

 Ce que n’est pas la Réforme

               La Réforme n’est pas un règlement de comptes. Beaucoup de personnes sont déçues de ce qu’elles ont pu vivre dans les Eglises qu’elles ont fréquentées et elles ont parfois développé un sentiment de colère envers d’autres chrétiens. Il peut être tentant, dans ces conditions, de voir la Réforme comme un moyen de revanche où l’on peut librement exprimer cette colère. Ce n’est toutefois pas ce qu’attend le Seigneur. L’esprit de la Réforme est un esprit positif, un esprit de construction, un esprit d’espérance, incompatible avec une volonté de destruction ou de revanche.

           La Réforme n’est pas non plus un simple changement de structure ou de nom. Depuis un certain nombre d’années se développe tout un courant qu’on peut appeler « les églises de maisons », constitué par des personnes déçues de « l’Eglise organisée » ou de « l’Eglise institutionnelle». Toutefois changer la structure, sans changer le fond est inutile. On ne fera que reproduire les mêmes problèmes qui conduiront aux mêmes déceptions.

          Cette remarque peut aussi concerner tous les chrétiens qui « combattent la religion ». Encore plus récemment, est apparu  un autre mouvement, d’origine anglophone, dont le slogan est « I hate religion, but I love Jesus ». S’attaquer au terme même de « religion», n’a  en soi pas grand sens, ce qui compte, c’est la manière dont on le définit.

         Enfin, la Réforme n’est pas un retour en arrière. A partir du 15ème siècle, tout un mouvement artistique et littéraire européen s’est développé en idéalisant l’Antiquité . Pour eux,  le plus beau latin était celui de Cicéron, les plus belles statues, les plus beaux monuments, étaient ceux de Grèce et de Rome. Entre l’Antiquité et leur époque, des siècles de décadence où tout ce qui avait été produit, était considéré comme moche, méprisable. Maintenant, il fallait donc pour ces personnes redécouvrir les modèles antiques, revenir à l’Antiquité : c’est la « Renaissance ».

          Cette pensée moderne qui s’est développée dans les domaines littéraire et artistique, s’est aussi appliquée dans le domaine religieux : c’est la Réforme protestante. L’Eglise antique était perçue comme le modèle de l’Eglise idéale. Au cours du Moyen Age, l’Eglise avait sombré dans la décadence, et il fallait maintenant revenir à cette Eglise des premiers temps. Le problème c’est que l’Eglise antique telle que les Réformateurs se l’imaginaient n’a jamais existé.

           Dieu ne nous appelle pas à un retour en arrière, mais à une croissance constante. L’Eglise ne doit pas regarder en arrière en fantasmant sur un passé qui n’a jamais existé, mais au contraire aller de l’avant pour atteindre le but fixer par Dieu. Si l’Eglise antique avait accompli le plan de Dieu, nous ne serions tout simplement plus là.

 La Réforme en une phrase

        Maintenant que nous avons vu ce que n’était pas la Réforme, nous pouvons nous demander : Qu’est-ce que la Réforme ?  Des pages entières pourraient être écrites, mais si je devais simplement la résumer en une phrase, je dirais ceci :

La Réforme, c’est le passage d’une religion centrée sur l’homme à une religion centrée sur Dieu.

       Ce simple constat a de nombreuses répercussions sur tous les aspects de la doctrine chrétienne. Avant d’y revenir un peu plus en détail, j’aimerais répondre à une deuxième question : comment reconnaître une religion centrée sur l’homme ?

 Le but de la religion

           On peut continuellement parler de Dieu, passer tous ses dimanche (et plus si affinité) à l’église,  n’écouter que de la musique chrétienne, et pourtant avoir une religion centrée sur l’homme. Le centre de notre religion se reconnaît à notre but. Pourquoi sommes-nous devenus chrétiens ? Pourquoi obéissons-nous à Dieu ? Quelle est notre motivation ? Quelle est notre espérance ?

           Or, pour beaucoup de chrétiens le but principal est « d’être sauvé ». Ils se sont convertis parce qu’ils avaient peur d’aller en enfer, ils obéissent à Dieu pour ne pas aller en enfer, et leur seul espérance est « d’être sauvé », ce qui pour eux veut dire échapper à l’enfer et aller au paradis.

      Ainsi, même si ces personnes peuvent constamment parler de Dieu, le moteur premier de leur foi est avant tout un sentiment égoïste : leur salut personnel.

 Toute leur foi chrétienne est basée sur la peur de Dieu :

– on s’est converti parce qu’on a peur de Dieu

-on est prêt à sacrifier notre vie parce qu’on a peur de Dieu

-on obéit à Dieu parce qu’on a peur de Dieu

-on pousse les autres à se convertir en essayant de leur insuffler la peur de Dieu

 Un changement de moteur

En tant que chrétien nous sommes appelés à être des imitateurs de Jésus. Or Jésus n’a jamais agi par peur mais par amour. Jésus n’a jamais eu peur de Dieu.

De même l’apôtre Paul ne suivait pas Dieu pour son salut personnel, au contraire si cela avait été possible, il aurait même été prêt à y renoncer :

« Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair » Romains 9 verset 3

Anathème ne veut pas dire grand-chose pour les lecteurs contemporains non-hellénistes, ce terme, issu de la Septante, est pourtant très fort, littéralement on pourrait le traduire par « anéantir », « exterminer ».

Paul est donc prêt à être complètement perdu, si cette perdition pouvait sauver ses frères et ses parents selon la chair, c’est-à-dire les Israélites.

Cette déclaration prouve que le moteur de la foi de l’apôtre Paul n’était pas la peur, mais l’amour de Dieu.

 Implications concrètes

           Ce changement de perspective a des répercussions sur tous les aspects de la doctrine chrétienne. Chacun de ces points fera l’objet d’une, ou plusieurs, série(s) d’articles. J’aimerais donc donner un bref aperçu qui me permettra aussi de présenter les séries qui seront publiées sur ce blog.

 Anthropomorphisme : La première implication de la Réforme est de chercher à comprendre Dieu tel qu’Il est, et pour cela renoncer à tous les anthropomorphismes (« les conceptions humaines ») qui rabaissent Dieu au rang des hommes.

Les Ecritures et la Parole de Dieu : Cette tendance anthropomorphiste est liée à un problème d’interprétation des Ecritures, qui vient d’une confusion entre l’Ecriture (la Bible) et la Parole de Dieu. De plus, en confondant Parole de Dieu et Bible, et en assimilant notre interprétation personnelle à la Bible, on en vient à élever notre propre interprétation personnelle au rang de Parole de Dieu.

Sous prétexte d’être « soumis à l’autorité de la Parole de Dieu », on donne en réalité libre cours à nos passions personnelles. La meilleure preuve de cela est la multiplicité des dénominations. Sans même parler des Eglises traditionnelles (orientales, romaines, etc.), en ne prenant en compte que les Eglises protestantes qui prétendent se fonder sur la « seule autorité de la Bible », combien de dénominations différentes pouvons-nous dénombrer ? Des dizaines ? Des centaines ? Et si cela n’est pas déjà fait, il est fort probable que le cap des milliers soit passé dans le siècle à venir.

La notion de corps : La Réforme, c’est aussi sortir de notre pensée individualiste pour redécouvrir la notion de corps et d’Homme (« Adam ») corporatif. Relire la Bible à travers cette notion d’Adam corporatif, permet de mieux comprendre le plan de salut de Dieu.

L’histoire : Cela implique de revoir notre conception de l’histoire. L’histoire de l’humanité peut être comparée à une vie humaine. L’humanité ne cesse de croître et de grandir sous la direction de Dieu. Nous sommes appelés à aller de l’avant et non à regarder avec nostalgie en arrière.

La fin du monde : Cette nouvelle vision de l’histoire concerne le passé mais aussi l’avenir. Il faut comprendre que le but de Dieu n’est pas de détruire un monde corrompu, mais d’amener la « restauration de toutes choses ». Cette restauration est l’oeuvre de Dieu qui agit au travers de l’Eglise.

L’Eglise : Cette nouvelle vision touche directement le rôle assigné à l’Eglise, et implique une nouvelle réflexion sur sa mission et les moyens dont elle dispose pour l’accomplir. L’Eglise n’est plus un camp retranché pour protéger les chrétiens qui attendent ‘le retour de Christ »‘, mais devient le vecteur par lequel le règne de Dieu s’étend sur  Terre. Actuellement beaucoup de chrétiens attendent que Jésus revienne pour régler tous les problèmes, alors que de son côté, Jésus attend que l’Eglise règle ces problèmes pour revenir.

Jésus de Nazareth : L’Eglise étant le nouveau corps de Christ, cette réflexion sur l’Eglise ne peut s’appuyer que sur une doctrine claire concernant la personne de Jésus. Le rapport entre son humanité et sa divinité est particulièrement important. Confondre essence et nature, et affirmer que, sur Terre, Jésus aurait toujours eu sa nature divine, c’est remettre en cause le principe même de l’Incarnation. Si Jésus ne s’était pas dépouillé de sa nature divine, alors il n’aurait jamais pu être pleinement homme. Et si Jésus n’avait pas été pleinement homme, alors l’Eglise ne pourrait jamais accomplir sa mission.

       Voici donc les grandes pistes de réflexion que je proposerai durant les mois à venir sur ce blog. En espérant que ces sujets vous intéresserons et permettront des échanges fructueux et enrichissants.

19 réflexions sur “Vers une nouvelle Réforme

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  3. Cet article selon moi, définit bien ce que devrait être la vraie l’Église! En ce qui concerne le retour du Seigneur quand tu dis « Actuellement beaucoup de chrétiens attendent que Jésus revienne pour régler tous les problèmes, alors que de son côté, Jésus attend que l’Eglise règle ces problèmes pour revenir. » De quels problèmes parles-tu? Ça pourrait être intéressant de définir quels sont les problèmes dont tu parles.

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  4. Une telle nouvelle Réforme, au sein du protestantisme, ne passerait-elle pas par la redécouverte et l’appropriation créative des trésors de la foi et de la pratique cultuelle et spirituelle de l’Église « indivise » (i.e antérieure au schisme de 1054), sans renier pour autant la Réforme (mais en comprenant ce qu’elle était : un mouvement de réforme au sein de cette Église, pas une licence pour prendre sa Bible et faire n’importe quoi avec) ? Cette dernière exprime en effet déjà les conceptions que tu exposes, et aurait le mérite de remédier une bonne fois pour toute au syndrome du « protestantisme-qui-s’égare-au-premier-vent-de-doctrine », en étant qui plus est d’un indéniable intérêt oeucuménique.

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    • Bonjour Théodore,
      Tu as tout à fait raison. Je pense que l’histoire est de l’Eglise est capitale. C’est pour cela que j’avais créé deux blogs. Un blog pour les questions de doctrine et un pour l’histoire de l’Eglsie. Finalement j’ai décidé de fusionner les deux :
      http://didascale.com

      Par contre, je suis un peu plus sceptique sur le concept d’Eglise indivise. A mon avis, la date de 1054 est plus symbolique qu’autre chose. La vraie rupture entre Orient et Occident a eu lieu à la fin du IVe siècle / au début du Ve siècle. C’est à ce moment que les conceptions théologiques fondamentales (sotériologie, anthropologie, ecclésiologie) ont divergé. L’Occident a suivi une voie « augustinienne » tandis que l’Orient a suivi l’impulsion de Chrysostome et des Pères Cappadociens.

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  5. Bonjour Vincent,
    à ton article intéressant et pertinent, j’aimerais faire quelques remarques. Il y en a beaucoup alors je les poste par bout. Merci.
    Didier M.

    « Si une Réforme est sans aucun doute nécessaire, tout ce qui porte le nom de « Réforme », n’est pas forcément celle que Dieu attend. » :
    tout à fait d’accord. J’ajouterai que si Dieu ne fait qu’attendre, on n’est pas près d’avancer dans une bonne direction. Dieu attend-il qu’on fasse les choses justes, comme si il avait les bras croisés et qu’il regardait ce qu’on allait faire nous ayons donner la Bible comme et indicateur de la marche à suivre ? Je ne le crois pas. Ou bien a-t-il tout accompli à la croix afin que nous puissions mourir à nous-mêmes, à nos intentions pour Dieu notamment, et que nous puissions ressuscité en Lui et vivre de Sa vie en nous guidé par Lui selon son dessein éternelle. Devenir ainsi co-ouvrier avec celui qui bâtit son église. Alors, il peut y avoir « réforme ».

    « Toutefois changer la structure, sans changer le fond est inutile. On ne fera que reproduire les mêmes problèmes qui conduiront aux mêmes déceptions. » :
    Je partage bien ce point de vue et il serait bon de le creuser. Toutefois, ce genre de considération semblerait être le propre de ceux qui ne sortent pas des systèmes religieux et qui porte un regard extérieur à ceux qui en sortent, interprétant mal leur parcours et leurs intentions. Ce que j’ai pu constater chez ceux qui sortaient des systèmes religieux évangéliques c’est une plus grande soif de vérité, une plus grande soif de vie spirituelle, une recherche de justice, de fondement scripturaire un refus de fonctionnement charnelle, bien plus que des notions de « règlement de comptes » ou de « blessures » ou de « revanche » comme il est fait mention dans l’article.

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  6. Post 2. Réflexions.
    « S’attaquer au terme même de « religion», n’a  en soi pas grand sens, ce qui compte, c’est la manière dont on le définit. » : Pourtant cela un sens tout à fait sérieux et profond quand on le défini comme étant un système de fonctionnement charnelle, terrestre, humain, naturel ou l’Homme fait et organise par lui-même, selon sa vision propre, ses pensées et sa volonté des groupes et des rassemblements de personnes de foi, structurant, dominant, contrôlant, maintenant, consolidant et faisant marcher des habitudes, des schémas, des répétitions sans fondements bibliques et sans inspiration spirituelle aboutissant à la satisfaction de la chair, à la tromperie et au mensonge, empêchant la croissance, la justice et la vie de l’Esprit en Jésus-Christ.

    « Enfin, la Réforme n’est pas un retour en arrière.. Cette pensée moderne qui s’est développée dans les domaines littéraire et artistique, s’est aussi appliquée dans le domaine religieux : c’est la Réforme protestante. L’Eglise antique était perçue comme le modèle de l’Eglise idéale. Au cours du Moyen Age, l’Eglise avait sombré dans la décadence, et il fallait maintenant revenir à cette Eglise des premiers temps. Le problème c’est que l’Eglise antique telle que les Réformateurs se l’imaginaient n’a jamais existé… » = Il me semble qu’il faut nuancer ce propos pour être juste. La motivation première des réformateurs ne me parait pas avoir été le développement d’un fantasme, un idéal d’église, mais un retour à un fondement scripturaire : Sola scriptura. Profond et lourd de sens à l’époque d’une dérive manifeste comme on en connait également aujourd’hui dans les milieux évangéliques. Il s’agissait de retrouver une pensée et une vision juste, biblique, et non pas de mettre en place un modèle historique ou fantasmé. Et c’est également ce même désir qui naît aujourd’hui avec des mouvements d’églises de maisons et de personnes sortant des systèmes religieux évangéliques. Ce serait tromper le lecteur que de lui faire croire que les réformateurs voulaient revenir à un idéal qui n’a jamais existé. Au contraire, il y a des Ecrits inspirés qui sont un fondement sûr et fiable, le nouveau Testament, qui existe bel et bien et qui nous donne exemples vécus et des enseignements sains.

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  7. Post 3. Réflexion.

    « Dieu ne nous appelle pas à un retour en arrière, mais à une croissance constante. » :
    Oui, mais de quelle croissance s’agit-il ? là est la question. Il ne s’agit pas d’une adaptation à une société moderne sans discernement par exemple, ni de cumuler des inventions diverses, mais d’une croissance spirituelle, qui ne se fait qu’en Jésus-Christ, par l’oeuvre de la croix en nous, c’est-à-dire le dépouillement de la chair et le revêtement de la vie de l’Esprit. Galates 2;20.

    « L’Eglise ne doit pas regarder en arrière en fantasmant sur un passé qui n’a jamais existé, mais au contraire aller de l’avant pour atteindre le but fixer par Dieu. » :
    Cela ne paraît pas tout à fait exact, il faut en tout cas préciser cette pensée pour être sur de quoi on parle. Chacun bâti sur un fondement qui se trouve bien dans le passé historique : l’oeuvre de la croix, le témoignage et l’enseignement de Jésus et des apôtres. Sans devoir pour autant chercher un modèle d’église primitive idéal ou parfait. « Aller de l’avant » doit être défini, tout comme « Atteindre le but fixer par Dieu. » Le but fixer par Dieu est la nouvelle création en Jésus-Christ, la stature parfaite de Christ dans son corps qui est l’église, un corps spirituel pour l’instant incarné dans des hommes et des femmes du quotidien, et non pas une structure religieuse qu’elle soit d’hier ou de demain. J’invite aussi à rester prudent sur la notion « aller de l’avant » qui me paraît faire écho à la mentalité de notre époque qui cherche à faire table rase de l’ancien, du judéo-christianisme, pour « aller de l’avant ». Cherchons le Royaume de Dieu et sa justice, ni en avant ni en arrière, mais dans la permanence de la vérité et des fruits qu’elle produit à toute époque.

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  8. Post 4. Réflexion.

    « La Réforme, c’est le passage d’une religion centrée sur l’homme à une religion centrée sur Dieu. » :
    Cette notion est fondamentale et de la plus grande importance. Mais bien plus, je dirais qu’il s’agit de vivre par Dieu et non plus par nous-mêmes. L’Homme naturel, le premier Adam, l’Homme charnel, peut tout aussi bien être centré sur Dieu. Mais la croix a été accompli pour que l’église connaisse bien plus et bien mieux que ça : mourir à sa vie propre pour vivre de Sa vie divine en nous. Et pas simplement vivre pour Lui ou être centré sur Dieu. La chair centrée sur Dieu n’amènera qu’une nouvelle forme d’église stérile d’un point de vue spirituelle qu’il faudra à nouveau réformer. Le message des apôtres allait bien plus loin que ça, ils parlent d’un changement de vie. La croix doit être au centre de l’église pour que la vie de Dieu se manifeste au travers d’elle.

    « On peut continuellement parler de Dieu, passer tous ses dimanches (et plus si affinité) à l’église,  n’écouter que de la musique chrétienne, et pourtant avoir une religion centrée sur l’homme. » : Tout à fait.

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  9. Post 5. Réflexion.

    « La Réforme, c’est le passage d’une religion centrée sur l’homme à une religion centrée sur Dieu. » :
    Cette notion est fondamentale et de la plus grande importance. Mais bien plus, je dirais qu’il s’agit de vivre par Dieu et non plus par nous-mêmes. L’Homme naturel, le premier Adam, l’Homme charnel, peut tout aussi bien être centré sur Dieu. Mais la croix a été accompli pour que l’église connaisse bien plus et bien mieux que ça : mourir à sa vie propre pour vivre de Sa vie divine en nous. Et pas simplement vivre pour Lui ou être centré sur Dieu. La chair centrée sur Dieu n’amènera qu’une nouvelle forme d’église stérile d’un point de vue spirituelle qu’il faudra à nouveau réformer. Le message des apôtres allait bien plus loin que ça, ils parlent d’un changement de vie. La croix doit être au centre de l’église pour que la vie de Dieu se manifeste au travers d’elle.

    « On peut continuellement parler de Dieu, passer tous ses dimanches (et plus si affinité) à l’église,  n’écouter que de la musique chrétienne, et pourtant avoir une religion centrée sur l’homme. » : Tout à fait.

    « Le centre de notre religion se reconnaît à notre but. Pourquoi sommes-nous devenus chrétiens ? Pourquoi obéissons-nous à Dieu ? Quelle est notre motivation ? Quelle est notre espérance ? » :
    Là aussi, je ne dirais pas que cette notion soit juste ou alors qu’elle est incomplète, le problème est plus profond. On peut avoir le bon but. Mais quel est la source de notre vie pour l’atteindre ? Si ma source n’est pas Christ, si mon énergie de vie n’est pas Christ Lui-même en moi, comment vais-je atteindre mon bon but. Si c’est par moi-même que je veux suivre Christ, sans renoncer à moi-même et sans prendre ma croix je risque fort de ne rien atteindre. Un bon but ne suffit pas.

    « Or, pour beaucoup de chrétiens le but principal est « d’être sauvé ». Ils se sont convertis parce qu’ils avaient peur d’aller en enfer, ils obéissent à Dieu pour ne pas aller en enfer, et leur seul espérance est « d’être sauvé », ce qui pour eux veut dire échapper à l’enfer et aller au paradis. » :
    C’est un point très juste et très important. Il y a bien une notion de salut religieux-contemporain et une vision ancienne, passé, celle des apôtres, inspirés de Dieu. Le salut ce n’est pas aller au ciel, c’est devenir une nouvelle création en Jésus-Christ, c’est être créé à son image, tel qu’il est. Ah si nous retrouvions la grandeur et la profondeur de cela ce serait une grande réforme dans nos mentalités, notre pensée et ce qui en découle.

    « Paul est donc prêt à être complètement perdu, si cette perdition pouvait sauver ses frères et ses parents selon la chair, c’est-à-dire les Israélites. » :
    C’est bien là le fruit du renoncement à soi-même, tel que l’avais Jésus, plutôt que la recherche de la réussite et de la bénédiction.

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  10. Post 6. Réflexions.

    « Anthropomorphisme : La première implication de la Réforme est de chercher à comprendre Dieu tel qu’Il est, et pour cela renoncer à tous les anthropomorphismes (« les conceptions humaines ») qui rabaissent Dieu au rang des hommes. » :
    Oui, c’est important de réaliser que Dieu n’est pas un être humain. De sonder ce que signifie « Ses pensées ne sont pas nos pensées, ses voies ne sont pas nos voies. » Dieu ne pense pas comme nous, il a d’autres objectifs, il n’a pas fini d’oeuvrer pour la réalisation de son dessein éternel.

    « … on en vient à élever notre propre interprétation personnelle au rang de Parole de Dieu. » :
    C’est bien le drame de l’église ou des églises dénominationnelles.

    « La notion de corps : La Réforme, c’est aussi sortir de notre pensée individualiste pour redécouvrir la notion de corps et d’Homme (« Adam ») corporatif. Relire la Bible à travers cette notion d’Adam corporatif, permet de mieux comprendre le plan de salut de Dieu. » :
    Oui, c’est un point fondamental. On a perdu la notion et le vécu de communauté, remplacées par des réunions auxquelles ont assiste en spectateurs et des activités auxquelles on participe ayant tout en étant des individualités juxtaposées sans engagement personnel les uns vis à vis des autres.

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  11. Post 7. Réflexion.
    La fin du monde : Cette nouvelle vision de l’histoire concerne le passé mais aussi l’avenir. Il faut comprendre que le but de Dieu n’est pas de détruire un monde corrompu, mais d’amener la « restauration de toutes choses ». Cette restauration est l’oeuvre de Dieu qui agit au travers de l’Eglise. :
    Si il n’y a pas « fin du monde » en soi, il y a toujours fin de quelque chose, que ce soit en nous où au terme d’une période de temps longue, pour faire apparaître quelque chose de nouveau. Pourquoi nouveau ? Non pas parce que Dieu aurait changé d’avis, rien n’est nouveau pour Lui, non pas parce qu’il se serait trompé, il n’y a pas d’ombre de variation en Lui, non pas parce que le péché aurait changé le cours des choses, non. C’est nouveau parce que ce n’était pas encore apparu jusque là dans l’histoire de la création qui se développe de « Genèse à Apocalypse. » « La restauration de toutes choses » c’est l’aboutissement de la création en Jésus-Christ, le parachèvement de la création en sorte qu’il soit tout en tous et qu’il remplisse toutes choses. Cela dépase surement ce que l’église peut faire temporellement, « C’est lui qui le fera. »

    « L’Eglise… devient le vecteur par lequel le règne de Dieu s’étend sur  Terre. » : Oui, c’est aussi un point important. Mais il faudrait définir ce qu’est le règne. L’Eglise est appelée à manifester sur terre la victoire de Christ dans les lieux célestes, ce qu’on commencer à faire les apôtres et ce pourquoi ils ont subi une telle opposition.

    « Jésus attend que l’Eglise règle ces problèmes pour revenir. » : Voilà un point de vue qui me paraît étrange dont je ne vois pas de fondement dans les Ecritures. Mais peut-être faudra-t-il la aussi développer et préciser cette pensée. « Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » demande le Seigneur.

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  12. Post 8.
    « Jésus de Nazareth… affirmer que, sur Terre, Jésus aurait toujours eu sa nature divine, c’est remettre en cause le principe même de l’Incarnation. » :
    mais non, c’est tout au contraire le principe même de l’incarnation. Si Jésus n’avait pas de nature divine alors il n’y a pas d’incarnation. Le sens même de l’incarnation c’est la nature divine en un homme. Si il n’y a pas la nature divine, on ne peut pas parler d’incarnation. Bien plus, il est le premier d’entre beaucoup de frères, à savoir que nous sommes appelés à vivre de même la vie divine en nous ici-bas, à la différence que nous ne naissons pas comme Lui.

    « Si Jésus ne s’était pas dépouillé de sa nature divine, alors il n’aurait jamais pu être pleinement homme. » :
    Ce n’est pas exact. Il n’y a aucune contradiction entre le fait d’être divin et de devenir pleinement homme. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas devenu homme comme nous (il n’est pas devenu premier Adam – premier homme, mais second Adam, seconde humanité). Déjà par sa naissance. N’étant pas né d’un père et d’une mère, il n’est pas homme comme nous. Et je ne parle même pas du péché. Définir ce qu’est l’humanité par rapport à nous c’est réduire la création de Dieu. C’est Dieu qui crée et donc qui défini ce qu’est l’humanité, ce n’est pas nous qui en sommes la référence. La notion de dépouillement se situe sur un autre registre il me semble, une question de prérogative.

    Mais ce qu’il faut surtout saisir, c’est ce que signifie « homme » ? Jésus est le second Adam, le second homme, la seconde humanité, celle qui est pleinement homme tout en étant uni à Dieu. C’est cette humanité qui restera pour l’éternité, c’est cette humanité qui est le but de la création, c’est ce que signifie être fils. Tel il est fils, tels nous serons fils, selon le modèle de ce second Adam, en Lui, pleinement homme pleinement uni à Dieu. Il est le premier d’entre plusieurs frères, c’est ce à quoi nous sommes appelés par notre naissance d’En-Haut. Nous naissons d’abord d’en-bas, premier homme, premier état d’humanité, puis nous naissons d’En-Haut (nouvelle naissance) devenant second homme, seconde humanité en Lui et par Lui.

    « Vous êtes d’en-bas, je suis d’en-haut. » a-t-il dit, je crois. C’est riche de sens.
    « C’est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est animal; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. »
    1 corinthiens 15.

    « Voici donc les grandes pistes de réflexion que je proposerai durant les mois à venir sur ce blog. En espérant que ces sujets vous intéresserons et permettront des échanges fructueux et enrichissants. » :
    Merci David. Que le Seigneur nous guide.

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